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12 janvier 2008 6 12 /01 /janvier /2008 15:12
Voici un - minuscule - extrait d'une histoire dessinée par une étudiante,  avec un petit  coup de main pour les couleurs. C'est une des très bonnes surprises de la masterclasse, qu'il a fallu accompagner depuis le premier storyboard  jusqu'à l'image finale. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point il peut-être déroutant de s'aventurer dans un travail aussi long quand on n'a aucune idée de ce que pourrait être le résultat, ni à quel point on peut avoir alors tendance à vite douter et à se décourager. Une autre raison est  : pourquoi passer autant de temps sur un projet qui ne m'apportera rien de concret à part une exposition et un quart d'heure de célébrité ? Mais là on touche à un autre problème : passer d'un cours facultatif à un cours inscrit dans le cursus et c'est un travail de tous les jours...

undefined"- Haha, regarde... Qui c'est?"
"- ooooh, je suis comme, une MOMIE!"
Sana Sabyrgalyeva
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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 14:08

Ожидая возмещения остальных блокнотов во время возобновления занятий, вот один пример маленького блокнотика. В следующий раз я все-таки выберу другой формат, это д… сканирование этих маленьких картинок (впервые в жизни я доволен., что больше никто не выполнил задания, у меня не нашлось бы терпения сканировать десятками блокнотиков…)

Это блокнот Айгули, которая не является студенткой академии, но она учится в университете на дизайне, и приходит на занятия по понедельникам, которые проходили в очень хорошем кафе "Камелоте", на пересечении улиц Сейфуллина и Виноградова. Из всех учеников, которые приходили в этот день, она единственный человек, выдержавший мой плохой русский, так как по понедельникам мой переводчик не приходит, и выдержавший работу, которую я задаю. Это ЕДИНСТВЕННЫЙ человек, которого я видел бежащим изо всех ног, по причине опоздания, это был большой день для меня, я никогда не был так растроган во всей моей молодой карьере учителя…

Айгуль составляет ту часть учеников, которые пришли к комиксам из любопытства, а потом и по собственной склонности, которые усвоили эту технику и начинают сами исследовать её в Интернете и в книжных магазинах – доходя до того, что рассматривают 4-ый том Эванжельона, при этом не читая 3-ёх первых томов, или просматривают 20 эпизодов манги в одну ночь, или открывают по ошибке для себя хентай…

В течение периода в 3 месяца, начиная с нулевого опыта и попадая очень быстро в мир манги, пройденный путь, разумеется, ясен, немного преувеличен, но интересно наблюдать за тем, как, например, Айгуль, которая не очень то и любит свое нынешнее обучение в университете, и не любит рано вставать, рассказывает все время одну и ту же историю, происходит ли это при помощи рисунка, или имитации манги. Рисунок служит истории.



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undefined Однажды я принес ксерокопии разных комиксов, точнее "Quartier Lointain" Jirô Taniguchi ("Удаленный квартал" Жиро Тангиши) и  "Mafalda" Quino ("Мафальда" Кино), и вирус манги заразил Айгуль. Первые симптомы были сразу же выявлены
 
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Гдаза волосы, неуловимо

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С маленькими успокаивающими передышками,

undefined Но вирус скорее побеждал.
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Неумолимо

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В последний раз, я думал, что она сможет исцелиться...

undefined Но нет
undefinedundefinedОтныне болезнь зашла совсем далеко

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Просочилась


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Внедрилась undefinedundefined
И для человека, который увидел свой первый комикс три месяца назад,
я думаю, что это совсем не плохо…



Я видел Айгуль перед рождественскими праздниками, накануне ее недели экзаменов, как всегда она пришла вовремя. В прошлый урок я попросил ее начинать складывать в кучу идеи, наброски, персонажи для ее истории, и она принесла мне десяток листов, которые она положила на стол, где лежали чашки и дольки лимона (да, это комфортабельные занятия, но, тем не менее, серьезные). Рисунок был как всегда в стиле манги, но в своих рисунках она начала терять свою привычку рисовать быстро и неаккуратно, рисунок стал более крутой, но всегда в улучшении, в этот день она мне рассказала, как она натолкнулась на анимэ хентай, она так удивилась, что рисунок, который она думала, предназначается для специфических историй может служить таким сюжетам. Так как было Рождество, я подарил ей "V pour Vendetta" "В для Вендетты" один из лучших комиксов переведенных на русский язык, продающийся в магазине рядом со мной, увидим через неделю: будут ли ее персонажи носить улыбающиеся маски.  
С этого момента я получил много смс-ок "она не довольна своей историей", "у нее ничего не получается". Это приносит мне удовольствие: каким бы не был ее уровень - неудовлетворенный художник это всегда многообещающе.

 
  Перевод : Жаныбекова Зайтуна
Traduction : Zhanybekova Zaituna

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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 08:15
Comme mes étudiants sont encore en vacances pour une durée indéterminée et que je n'ai personne à torturer avec mes exercices, je vais les mettre ici pour que tout le monde en profite.  Les posts pédagogiques comme celui-ci  s'adressent a priori surtout au public russophone, kazakh ou non,  pour qui la bande dessinée est souvent une entité mystérieuse, qui oscille entre l'inutile et le sans intérêt. Même si une belle planche léchée est le meilleur moyen d'intéresser les gens, parfois quelques petites explications théoriques et ludiques ne font pas de mal.
Pour ce qui est de la version russe elle arrivera d'ici quelques jours, j'ai du ralentir la cadence depuis que Zaituna m'a avoué qu'elle faisait sécher ses cours pour traduire les posts. J'aime bien mon blog, mais je ne voudrais pas avoir un échec scolaire sur la conscience.

Pour initier les élèves aux techniques de narration de rythme, de découpage et d'ellipse (je vous épargne la demi-heure passée à traduire le terme ellipse) je leur ai distribué ceci : 

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Une magnifique histoire qui se lit de gauche à droite, et que j'hésite encore à envoyer à l'Association pour en imprimer un tirage de 50 000 exemplaires sur papier vélin avec séance de dédicace sous la pyramide de verre du Louvre en présence du ministre de la Culture...

La première consigne était d'ôter 5 images parmis les 20 , en conservant l'ordre des vignettes et en veillant à ce que l'histoire garde son sens original. Le résultat pouvait, parmi plusieurs solutions, ressembler à ça :

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OU ALORS


 



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OU BIEN


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MAIS ENCORE


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En général, là tout le monde a trouvé sans problème.

Maintenant, encore 5 de moins, avec toujours les même consignes : ordre inchangée, sens de l'histoire également.

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A ce stade ça a commencé à coincer pour certains, je me suis retrouvé avec des histoire sans la fille, ou sans fin, ou avec une fin différente.


Pour ceux qui restaient, encore 5 vignettes de moins.
Et là ce fut le chaos...
Bon, si
on regarde de plus près l'histoire on peut distinguer plusieurs parties différentes :


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Soit :
Le trajet et l'arrivée à la mer

La rencontre avec la jeune fille jusqu'au lendemain
L'accident
Le retour

La partie de l'accident racontée par seulement 3 vignettes est difficilement réductible, la première et la deuxième cases étant obligatoirement liées pour savoir qui  se fait  manger par le requin.

La vignette finale est la chute, non réductible non plus.
Il reste donc 2 vignettes à conserver parmi les 16 premières...
Ce qui nous donne la version raccourcie suivante :

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Quand on revient à l'histoire initiale, chaque partie peut être elle-même redécoupée en sous-parties de sens distinct : si on prend l'exemple de la première partie, on a le trajet, l'arrivée, la pluie, la baignade et la lecture.
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Si on modifie la séquence en enlevant des parties complètes l'histoire peut prendre un sens très différent, tout le monde est d'accord là-dessus.

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Rassemblé ça donne ceci :
undefinedUne semaine de vacances inoubliables à Saint-Brieuc - Bretagne.

Mais c'est un peu mieux comme ça :

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Chaque vignette possède en fait un sens propre qui tient de ce qu'elle représente (ce qui est dessiné), et un autre sens induit par sa position dans la séquence, dépendant donc des vignettes précédentes et suivantes. Il suffit de changer la séquence pour que le sens change, en partie ou complètement.



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Prenons l'exemple de la quinzième case : un parasol sur un bord de plage ensoleillé. En soit l'image n'a pas de signification spécifique, et à part un soupir envieux soufflé depuis l'hiver kazakh elle ne fera pas naître beaucoup plus d'émotions. Mais suivant la séquence dans laquelle elle est utilisée on peut changer sa signification.


undefined Après l'orage, le beau temps. Associée à une case d'ambiance opposée le sens de la case change déjà un peu, la chaleur n'est pas la même, elle a un petit côté réconfortant.
 



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Un peu différent. Cette fois ça peut être la fin de l'été, une fois tous les gens repartis, plage déserte, ou juste un comique de situation où le soleil revient comme par hasard sitôt le personnage parti.



undefinedEncore différent et plus intéressant. Juste après un début de soirée qui s'annonce torride, la troisième case laisse penser que la matinée qui suit l'est tout autant : si le couple n'est pas à la plage où est-il ? La case fonctionne comme une litote.


undefinedEnfin, après le drame affreux de ce baigneur dévoré par le requin, le silence qui règne sur la plage, malgé le soleil et le parasol n'a rien de joyeux - en théorie.
 
 
 

Et comme vous n'aurez pas manqué de remarquer la qualité graphique incontestable de ces dessins, vous aurez peut-être compris l'autre but de cet exercice : pour peu qu'une image soit claire, bien construite, peu importe finalement qu'elle soit BIEN dessinée, c'est à dire jolie, pour qu'elle fonctionne. Autrement dit, pas nécessaire d'être un virtuose pour dessiner une BD, dieu merci...

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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 06:11

Les planches d'Ex-patria traduites en russe et présentées à l'expo de l'an dernier.


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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 03:50

CA Y EST !

ENFIN...

VOUS L'ATTENDIEZ AUTANT COMME MOI...

LA PREMIERE PLANCHE DE BD DE LA MASTER CLASSE EST DESORMAIS EN LIIIGNE ! ... Bon, d'accord, c'est moi qui l'ai faite...

Mais c'est AUSSI une première pour moi. En prévision de l'expo du mois de mars pour laquelle l'an dernier j'avais fait traduire quelques pages d' "Expatria" une petite bd NB autobiographique sur le voyage au Kazakhstan (que je mettrai dans le prochain post) je me suis fendu cette année d'une histoire originale et en couleur, histoire d'être sûr d'avoir au moins quelque chose à montrer aux visiteurs (hinhin). Pour ceux qui ont suivi ce blog depuis le début, la thématique des histoires que j'attends des élèves est le quotidien, ici, au Kazakhstan, un sujet pas évident, mais qui a le mérite d'éviter le traditionnel, ici, au Kazakhstan, déjà maintes fois resservi... En bon élève je me suis donc plié à la contrainte, et en bon célibataire quoi de plus quotidien que les problèmes de communication et la fameuse barrière culturelle qui vient mettre son grain de sable dans chaque début de relation. Et je profite surtout de ce post pour montrer à ceux qui ne sont pas encore familiarisés à la bande dessinée (ce sera surtout pour la version russe) les différentes étapes qui précèdent la planche finale, ça en fait chez moi un paquet, et encore j'ai perdu deux feuilles de croquis dans mes aller-retours à l'ambassade.

Chose étrange pour moi, si j'ai écrit et pensé l'histoire en français, la mise en page s'est faire directement en russe, je n'ai donc pas encore pu lire et tester mon histoire en français, et plus en amont le fait que l'histoire s'adresse à un public néophyte, aux goûts particuliers, a pas mal joué sur le scénario. Avant ça je précise que la partie autobiographique est plus que mince. Un exemple donc, la nature de la relation entre les deux personnages est évidente - dans un premier temps, je voulais dessiner une vraie scène d'amour, ou du moins des dialogues très explicites à ce sujet, et puis je me suis ravisé en me disant que certaines personnes seraient peut-être choquées par ce satyre trentenaire pervertissant de jeunes nymphes kazakhes, et l'objectif aujourd'hui n'est pas de choquer, juste d'intéresser, de faire prendre la BD ici, le temps d'expérimenter et pourquoi pas de choquer, viendra par la suite, assez vite j'espère ; donc je me suis ravisé et une simple allusion est faite en bas de la planche 2 à la nuit précédente entre deux phylactères plus conséquents. Pareil pour la fin de l'histoire : le vieux satyre n'allait quand même pas laisser la jeune nymphe au bord du chemin une fois ses goûts lubriques satisfaits, les rôles ont donc été en partie inversés et le résultat me plaît beaucoup. Enfin, Kazakhstan oblige, il fallait un décor reconnaissable, une petite composante ethnique. D'où le fameux canyon de Charyn (allez, courez voir sur google image... et pis non, je suis gentil je vous mets des photos) et les vêtements de la fille. (A ce sujet , c'est assez marrant, le nom du personnage, et ses vêtements me sont venus en traînant sur la liste d'amies d'une copine kazakh sur facebook : ici. Le gars au sourire émail diamant en tongs c'est pas moi, je précise)
Nous voilà donc déjà avec 8 planches prêtes, et bientôt 8 de plus avec l'histoire de Sana Sabyrgalyeva qui s'appelera "Comment je me suis cassé le nez" et qui pour ce que j'en ai vu est pas mal du tout pour un début.

 Voici donc la première planche, et les étapes précédentes, et après quelques photos de Charyn - à l'est d'Almaty, pas très loin de la frontière chinoise.

"Chimodanoe Nostroyene" signifie littéralement l'humeur des valises, l'humeur vagabonde donc.

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La planche finie - pas exprès illisible, mais ça vous fera une bonne raison de venir à l'expo début mars, vous pouvez trouver des billets pas chers sur BA ou Turkish Airlines
.


undefinedAu début était l'obscurité, la noirceur, le vide

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Et la lumière fut, tout doucement.
Le passage du paysage au visage du personnage féminin se fait avec une case de plus sur la nouvelle planche, et  certaines cases reprennent les éléments des écrans d'appareils photos numériques, pour matérialiser les prises de vues faites pendant la séance photo.

undefinedPas grand chose de plus entre 2 et 3, juste l'orde des cases du strip 2, des débuts de dialogues et l'expression des personnages qui change par endroits. En général quand une expression est reprise d'une planche à l'autre elle a tendance à s'amoindrir, l'effet copié...

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Le crayonné intermédiaire, où la fille a une tronche d'enterrement case 3 et des pommettes saillantes et des joues taillées à la hache qui me plaisent beaucoup. En général la place définitive des textes se décide à ce moment-là, mais quelques réajustements peuvent encore se faire à l'étape suivant (le cadrage de la case 4, par exemplte, trop bas, qu'il faudra corriger à l'encrage).

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La planche encrée. Vous remarquerez que la fille a perdu ses joues taillées à la hache. Quelqu'un m'a fait remarquer qu'elle ressemblait trop à Mickael Jackson qui aurait subi une dépressurisation interne et ça m'a terriblement vexé, quoique substituer au visage d'une fille aimée celle d'un monstre est un bon moyen de passer à autre chose. Vous remarquerez également les 452 flocons...

undefinedLà la lumière fut pour de vrai.
 En général je bosse plutôt en noir et blanc, mais dans ce cas précis, et vous le verrez sur les photos, la couleur s'imposait, et puis ca rend les planches plus attrayantes et lisibles.


undefinedDeux trois corrections pour placer le texte - celui qui me trouve les 7 différences gagne la planche encrée.

undefinedMise en place du texte, pas très réussie...

undefinedLà, c'est mieux, et c'est fini.

Maintenant les photos de Charyn, la vague tête d'oiseau sur la droite de la première case, et le rocher bizarre à gauche de la fille, y sont.

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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 15:40
Я рассказывал о нем в декабре, это почти благодаря этому мультику мои ученики ныне приходят вовремя… Он на самом деле великолепный, и Майкл Дудок де Вит (Mickael Dudok de Wit) является его автором.

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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 15:39
J'en ai parlé au mois de décembre, c'est  entre autre grâce à lui que mes élèves arrivent désormais à l'heure... C'est vraiment magnifique, et c'est de Mickael Dudok de Wit.

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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 14:14

Другой мультфильм под названием "Дастархан", сделанный Тамарой Николаевной Мукановой.


Dastarkhan
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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 14:12
Un autre dessin animé réalisé par Tamara Nikolaevna Mukanova, "Dastarkhan", avec une nouvelle fois la présentation d'ici quelques jours...
 
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8 janvier 2008 2 08 /01 /janvier /2008 15:56
Voici un exemple des petits carnets, en attendant de récupérer les autres à la rentrée. La prochaine fois je choisirai quand même un autre format, c'est une m... à scanner ces petites vignettes (pour une fois je suis content que presque aucun élève n'ait fait ce que j'ai demandé, j'en aurai pas des dizaines à scanner...)

Le carnet est celui d'Aigul, qui n'est pas étudiante aux Beaux-Arts mais à l'université de design, et qui vient aux cours du lundi, ceux qui ont lieu au très bon café Kamelot, rues seyfulin/vinograd.  De tous ceux qui venaient ce jour-là c'est la seule qui a resisté à mon mauvais russe, vu que le lundi mon traducteur fait relâche, et au boulot que je demandais. Mieux c'est la SEULE personne que j'ai vue arriver en courant parcequ'elle était en retard, un grand jour pour moi, j'ai jamais été aussi ému dans ma jeune carrière de professeur...

Aigul fait partie de ces étudiants qui sont venus à la BD par curiosité, puis par goût , et qui se sont appropriés cette technique et commencent à l'explorer de leur côté sur internet et dans les librairies - jusqu'à regarder le tome 4 d'Evangelion avant les 3 premiers sans rien y comprendre, ou s'enfiler 20 épisodes de mangas dans la nuit, ou découvrir le hentaï par erreur...

Sur une période aussi courte que trois mois, en partant d'une expérience zéro et en tombant aussi vite dans l'univers manga, le parcours est forcément limpide, un peu caricatural, mais il est intéressant de voir comment, Aigul par exemple, qui n'aime pas spécialement ses études actuelles ni se lever tôt le matin, raconte toujours la même histoire, que ce soit avec son dessin, ou avec ses imitations de mangas. Le dessin au service d'une histoire.

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Un jour j'ai apporté des photocopies de différentes BD, notamment "Quartier Lointain" de Jirô Taniguchi et "Mafalda" de Quino, et le virus du manga a frappé Aigul. Les premiers effets se sont fait sentir immédiatement...
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undefinedLes yeux... les cheveux, imperceptiblement
undefinedundefinedAvec de petits répits rassurants, certes,
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Mais le virus  gagnait du terrain.undefinedInexorablement
undefinedUne dernière fois j'ai cru qu'elle pourrait s'en sortir...
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Mais nonundefinedundefined
Le mal était désormais trop profond

undefinedundefinedInfiltré

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Enraciné
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Et pour quelqu'un qui n'avait jamais ouvert une BD il y a trois mois, je trouve ça plutôt bien...


J'ai revu Aigul juste avant les fêtes de Noël, la veille de sa semaine d'exam, ponctuelle. Je lui avais demandé de commencer à rassembler des idées, des croquis, des personnages pour son histoire, et elle m'a apporté une dizaine de feuilles qu'elle a étalées sur la table par-dessus les tasses et les rondelles de citron (oui, c'est un cours confortable, mais sérieux). Le dessin était toujours dans la veine manga mais, pas si curieusement que ça, sortie du petit carnet elle avait perdu son aisance à griffoner, le dessin était plus raide, mais toujours en progrès, c'est ce jour-là qu'elle m'a avoué être tombée sur un animé hentaï, encore surprise et amusée qu'un dessin qu'elle croyait destiné à des histoires spécifiques puisse servir à de tels sujets. Comme c'était Noël je lui ai offert "V pour Vendetta", un des deux albums BD traduits en russe en vente dans le megastore près de de chez moi, on verra dans une semaine si ses persos portent maintenant des masques souriants.
Depuis j'ai reçu plusieurs sms, "elle n'est pas contente de son histoire", "elle ne fait rien de bon". Ca me fait plaisir : quelque soit son niveau, un dessinateur insatisfait c'est toujours prometteur.
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