"- ooooh, je suis comme, une MOMIE!"
Sana Sabyrgalyeva
Ожидая возмещения остальных блокнотов во время возобновления занятий, вот один пример маленького блокнотика. В следующий раз я все-таки выберу другой формат, это д… сканирование этих маленьких картинок (впервые в жизни я доволен., что больше никто не выполнил задания, у меня не нашлось бы терпения сканировать десятками блокнотиков…)
Это блокнот Айгули, которая не является студенткой академии, но она учится в университете на дизайне, и приходит на занятия по понедельникам, которые проходили в очень хорошем кафе "Камелоте", на пересечении улиц Сейфуллина и Виноградова. Из всех учеников, которые приходили в этот день, она единственный человек, выдержавший мой плохой русский, так как по понедельникам мой переводчик не приходит, и выдержавший работу, которую я задаю. Это ЕДИНСТВЕННЫЙ человек, которого я видел бежащим изо всех ног, по причине опоздания, это был большой день для меня, я никогда не был так растроган во всей моей молодой карьере учителя…
Айгуль составляет ту часть учеников, которые пришли к комиксам из любопытства, а потом и по собственной склонности, которые усвоили эту технику и начинают сами исследовать её в Интернете и в книжных магазинах – доходя до того, что рассматривают 4-ый том Эванжельона, при этом не читая 3-ёх первых томов, или просматривают 20 эпизодов манги в одну ночь, или открывают по ошибке для себя хентай…
В течение периода в 3 месяца, начиная с нулевого опыта и попадая очень быстро в мир манги, пройденный путь, разумеется, ясен, немного преувеличен, но интересно наблюдать за тем, как, например, Айгуль, которая не очень то и любит свое нынешнее обучение в университете, и не любит рано вставать, рассказывает все время одну и ту же историю, происходит ли это при помощи рисунка, или имитации манги. Рисунок служит истории.
Гдаза… волосы, неуловимо
С маленькими успокаивающими передышками,
Неумолимо
В последний раз, я думал, что она сможет исцелиться...
Просочилась
Я видел Айгуль перед рождественскими праздниками, накануне ее недели экзаменов, как всегда она пришла вовремя. В прошлый урок я попросил ее начинать складывать в кучу идеи, наброски, персонажи для ее истории, и она принесла мне десяток листов, которые она положила на стол, где лежали чашки и дольки лимона (да, это комфортабельные занятия, но, тем не менее, серьезные). Рисунок был как всегда в стиле манги, но в своих рисунках она начала терять свою привычку рисовать быстро и неаккуратно, рисунок стал более крутой, но всегда в улучшении, в этот день она мне рассказала, как она натолкнулась на анимэ хентай, она так удивилась, что рисунок, который она думала, предназначается для специфических историй может служить таким сюжетам. Так как было Рождество, я подарил ей "V pour Vendetta" "В для Вендетты" один из лучших комиксов переведенных на русский язык, продающийся в магазине рядом со мной, увидим через неделю: будут ли ее персонажи носить улыбающиеся маски.
С этого момента я получил много смс-ок "она не довольна своей историей", "у нее ничего не получается". Это приносит мне удовольствие: каким бы не был ее уровень - неудовлетворенный художник это всегда многообещающе.
Перевод : Жаныбекова Зайтуна
Traduction : Zhanybekova Zaituna
La première consigne était d'ôter 5 images parmis les 20 , en conservant l'ordre des vignettes et en veillant à ce que l'histoire garde son sens original. Le résultat pouvait, parmi plusieurs solutions, ressembler à ça :
OU ALORS
OU BIEN
A ce stade ça a commencé à coincer pour certains, je me suis retrouvé avec des histoire sans la fille, ou sans fin, ou avec une fin différente.
Soit :
Le trajet et l'arrivée à la mer
La rencontre avec la jeune fille jusqu'au lendemain
L'accident
Le retour
La vignette finale est la chute, non réductible non plus.
Il reste donc 2 vignettes à conserver parmi les 16 premières...
Ce qui nous donne la version raccourcie suivante :
Quand on revient à l'histoire initiale, chaque partie peut être elle-même redécoupée en sous-parties de sens distinct : si on prend l'exemple de la première partie, on a le trajet, l'arrivée, la pluie, la baignade et la lecture.
Si on modifie la séquence en enlevant des parties complètes l'histoire peut prendre un sens très différent, tout le monde est d'accord là-dessus.
Chaque vignette possède en fait un sens propre qui tient de ce qu'elle représente (ce qui est dessiné), et un autre sens induit par sa position dans la séquence, dépendant donc des vignettes précédentes et suivantes. Il suffit de changer la séquence pour que le sens change, en partie ou complètement.
Prenons l'exemple de la quinzième case : un parasol sur un bord de plage ensoleillé. En soit l'image n'a pas de signification spécifique, et à part un soupir envieux soufflé depuis l'hiver kazakh elle ne fera pas naître beaucoup plus d'émotions. Mais suivant la séquence dans laquelle elle est utilisée on peut changer sa signification.
Et comme vous n'aurez pas manqué de remarquer la qualité graphique incontestable de ces dessins, vous aurez peut-être compris l'autre but de cet exercice : pour peu qu'une image soit claire, bien construite, peu importe finalement qu'elle soit BIEN dessinée, c'est à dire jolie, pour qu'elle fonctionne. Autrement dit, pas nécessaire d'être un virtuose pour dessiner une BD, dieu merci...
CA Y EST !
ENFIN...
VOUS L'ATTENDIEZ AUTANT COMME MOI...
LA PREMIERE PLANCHE DE BD DE LA MASTER CLASSE EST DESORMAIS EN LIIIGNE ! ... Bon, d'accord, c'est moi qui l'ai faite...
Mais c'est AUSSI une première pour moi. En prévision de l'expo du mois de mars pour laquelle l'an dernier j'avais fait traduire quelques pages d' "Expatria" une petite bd NB autobiographique sur le voyage au Kazakhstan (que je mettrai dans le prochain post) je me suis fendu cette année d'une histoire originale et en couleur, histoire d'être sûr d'avoir au moins quelque chose à montrer aux visiteurs (hinhin). Pour ceux qui ont suivi ce blog depuis le début, la thématique des histoires que j'attends des élèves est le quotidien, ici, au Kazakhstan, un sujet pas évident, mais qui a le mérite d'éviter le traditionnel, ici, au Kazakhstan, déjà maintes fois resservi... En bon élève je me suis donc plié à la contrainte, et en bon célibataire quoi de plus quotidien que les problèmes de communication et la fameuse barrière culturelle qui vient mettre son grain de sable dans chaque début de relation. Et je profite surtout de ce post pour montrer à ceux qui ne sont pas encore familiarisés à la bande dessinée (ce sera surtout pour la version russe) les différentes étapes qui précèdent la planche finale, ça en fait chez moi un paquet, et encore j'ai perdu deux feuilles de croquis dans mes aller-retours à l'ambassade.
Chose étrange pour moi, si j'ai écrit et pensé l'histoire en français, la mise en page s'est faire directement en russe, je n'ai donc pas encore pu lire et tester mon histoire en français, et plus en amont le fait que l'histoire s'adresse à un public néophyte, aux goûts particuliers, a pas mal joué sur le scénario. Avant ça je précise que la partie autobiographique est plus que mince. Un exemple donc, la nature de la relation entre les deux personnages est évidente - dans un premier temps, je voulais dessiner une vraie scène d'amour, ou du moins des dialogues très explicites à ce sujet, et puis je me suis ravisé en me disant que certaines personnes seraient peut-être choquées par ce satyre trentenaire pervertissant de jeunes nymphes kazakhes, et l'objectif aujourd'hui n'est pas de choquer, juste d'intéresser, de faire prendre la BD ici, le temps d'expérimenter et pourquoi pas de choquer, viendra par la suite, assez vite j'espère ; donc je me suis ravisé et une simple allusion est faite en bas de la planche 2 à la nuit précédente entre deux phylactères plus conséquents. Pareil pour la fin de l'histoire : le vieux satyre n'allait quand même pas laisser la jeune nymphe au bord du chemin une fois ses goûts lubriques satisfaits, les rôles ont donc été en partie inversés et le résultat me plaît beaucoup. Enfin, Kazakhstan oblige, il fallait un décor reconnaissable, une petite composante ethnique. D'où le fameux canyon de Charyn (allez, courez voir sur google image... et pis non, je suis gentil je vous mets des photos) et les vêtements de la fille. (A ce sujet , c'est assez marrant, le nom du personnage, et ses vêtements me sont venus en traînant sur la liste d'amies d'une copine kazakh sur facebook : ici. Le gars au sourire émail diamant en tongs c'est pas moi, je précise)
Nous voilà donc déjà avec 8 planches prêtes, et bientôt 8 de plus avec l'histoire de Sana Sabyrgalyeva qui s'appelera "Comment je me suis cassé le nez" et qui pour ce que j'en ai vu est pas mal du tout pour un début.
Voici donc la première planche, et les étapes précédentes, et après quelques photos de Charyn - à l'est d'Almaty, pas très loin de la frontière chinoise.
"Chimodanoe Nostroyene" signifie littéralement l'humeur des valises, l'humeur vagabonde donc.